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Confessions d'un énième connard

29 novembre 2008

6/ Le Dernier Panda

              En regardant la télé, je pense à un baba. Rien à voir avec le gâteau, même si pour certains c'est aussi une partie de plaisir. Pour le genre de baba auquel je pense, on prend un bel étron bien dense qu'on fait entrer je ne sais pas comment dans un préservatif déployé. On le met ensuite au congélateur jusqu'à ce que ça fige. Et après, on s'en sert de gode michet, tout simplement. On peut toujours découvrir plus sordide que son quotidien. On peut toujours repousser plus loin son niveau de tolérance. Je regarde Kelly à la télé et je pense à ça. Je me demande combien  de gens ont dut essayer ce truc. Le genre de pratique qui ne s'adresse qu'à 20 personnes sur terre mais dont tout le monde parle. Je ne sais même plus comment j'en ai entendu parlé. 20 personnes devenues célèbres grâces à ça, comme des icônes du sexe glauque, des mythes vivants, des légendes urbaines, prônant les pratiques sexuelles les plus crades. Des Jackass du sexe. Vous en avez forcement entendu parlé. La femme fontaine, ou celle qui mange sa propre merde dans une tasse, ou encore celle qui sait faire le Ping-Pong show. À chaque fois, plus une performance artistique qu'un simple coup à tirer. Je regarde Kelly et je pense aussi à des soapers. Des bout de pains mis dans les cuvettes des urinoirs publics et qu'on récupère ensuite pour satisfaire un appétit particulier. Je pense à tout ça. Comment je peux me souvenir d'autant de trucs dégueulasse. Je pense à tout ça en regardant Kelly qui se fait pisser dans la bouche par deux mecs tout en se barattant l'entrejambe à une main. On repousse toujours plus loin son niveau de tolérance.

Je suis là, affalé sur mon canapé, les bras en croix, une télécommande à peine évadée de ma main droite, et une serviette dans l'autre. Je suis en train de regarder Kelly. Kelly à Rome, Kelly à Paris, Kelly avec Rocco. Cette fille est dingue! Un sourire d'ange, une blondeur lumineuse et des seins énormes, aussi gros que ceux que dieux aurais choisis. Dans le domaine du porno, cette fille est ce qu'on pourrait appeler une bonne cliente. Film tourné à l'arrache dans une voiture au milieu de la circulation, et elle montre son cul et ses seins à tout les coins de rues. Si les passants sont tous complices, ce film coûte plus cher qu'un Péplum. Sur le canapé les bras en croix, la lumière de l'image de Kelly sur moi, j'essaie de ne penser à rien. Mais impossible. Je me demande ce qui à pu la rendre comme ça. Qu'est ce qui à pu la mener à ça? Personne n'apprend à ses enfants a devenir un parfait petit queutais ou une parfaite petite salope. Ou dites-moi que ces gens là ont tous fini en prison. Un car de sportifs à la sorti de l'aéroport et elle s'en va y prendre par la main deux gars au hasard, avec leurs visages floutés, pour les sucer entre deux voitures dans le parking. Elle repousse à chaque fois plus loin mon niveau de tolérance.

J'ai passé des mois sur un canapé comme celui-ci. J'y ai beaucoup réfléchis. J'y ai vu et revu beaucoup de choses de ma vie. J'y ai revécu en souvenir toute mon enfance. J'y ai appris le respect de moi-même et le pardon aux autres. J'y ai surtout appris les mécanismes du corps et de la psyché humaine. La vérité, c’est que les comportements humains se listent par catégories dans des livres vendus partout . Ce canapé était devenu comme ma mémoire. Je m'y suis tellement épanché qu'il en était tout imbibé. J'y ai pris aussi beaucoup d'engagements: L'engagement de maigrir, l'engagement d'un jeûne sexuel très stricte, qui n'a duré que 4 mois. ça aide à y voir plus clair en soi. Entre le mois de décembre 2004 ou j'y ai pris mes quartiers et le mois de Novembre 2005 ou j'ai quitté mon appartement, J'y ai revécu absolument toute ma vie. À croire que ça m'a changé. Maintenant, le sexe tout seul n'est plus que mécanique. Je me fais éjaculer comme d'autre vont se faire vomir: d'un geste habile de mes doigts, je fais sortir la bile de l'estomac de mes couilles. Ce truc qui rend acides toutes mes pensées. Et le porno aide à ça. Alors après, j'en profite pour visiter le monde du X. Et leur règle est simple: toujours plus fort, plus crade et plus violent. Pour garder l'audimat, on repousse toujours plus loin les niveaux de tolérance.

Ce soir, j'ai même pas envie. Comme parfois. Le film est bien plus intéressant à analyser. Le porno, c'est comme un film de genre. Le même style de fonctionnement qu'un film d'horreur Une pénétration toute les 15 minutes, mais là c'est pas avec des armes blanches. Et le scénario... quoi? quel scénario? Le porno, c'est aussi une vision du monde particulière, des situations impossibles, des positions infaisables, le culte de la performance, comme un match à gagner, et des personnages plus monstrueux que fantasmatiques. Des mecs body buildés comme des minotaurs, et des filles toutes siliconées. Et si elle ne le sont pas, ce n'est qu'une histoire de temps ou qu'elle sont pourvus naturellement, comme Kelly. Tous uniformisés. Les mêmes corps, les mêmes positions, les mêmes gestes, les mêmes attitudes. Tout deviens tellement habituel. Alors on va chercher plus loin, plus original, plus fort, plus transgressif. Après un gang bang d'une vingtaine de mecs sur une seule fille, rajouter des mecs n'a aucun intérêt. La surenchère devient alors plus immorale. Du caca, du pipi, visiblement, c'est ce qui fait vendre. Des simulations de viols aussi. Après avoir visité tout ça, je me dit que même la position la plus dégradante que j'ai déjà pu tenté avec mes copines ne vaut rien face à ça. ça me permet de relativiser sur ma vie, finalement. Kelly qui suce des inconnus dans la rue ou qui se fais mettre des doigts par des touristes devant le colisée, et je trouve que ma vie est bien calme. Et c'est pas plus mal.

Tout ça pousse à en demander plus. Il faut du frisson pour y arriver. Pour bander plus fort, faut faire battre le cœur plus vite! Et visiblement, on ne penses plus aux sentiments pour ça. Quel est ton fantasme? Combien il t'en reste à réaliser? Aujourd'hui, c'est strip tease, demain, j'ai prévu une partouze... Là ou nos aïeux se formalisaient pour un genoux découvert, on ne se choc même plus pour un ami qui vous raconte son plan à trois durant le weekend, alors un sein qui s'égare hors d'un décolleté à la télé, tout le monde s'en fout. Tout remonte d'un cran à chaque fois. On repousse toujours plus loin son niveau de tolérance. La position de papa-maman ne fait plus bander personne. Nous tous partis pour assumer nos perversions parce que c'est normale. Et ceux qui ont des réticences sont des rétrogrades. S'envoyer en l'air, on a le droit, tout le monde le fait. Uniformisation. Le sexe comme une valeur de ta santé mentale. Une frigide devient moins fréquentable qu'une salope. Même si on ne se la fera pas, pour un diner on se dit qu'on va plus s'amuser avec elle qu'avec la coincée. On nous pousse à ça. Il n'y a pas d'autre solution, visiblement, que de le faire. La masturbation n'est plus sale, elle est normale, ton corps change. Pour ma part, je la trouvais beaucoup plus excitante quand elle était encore tabou. Mais c'est la société ou c'est l'age qui me fais penser ça? Je suis là, les bras en croix. La serviette ne servira pas, c'est sur.

J'ai pas envie. J'ai plus envie. Faire parti de ce mouvement pour assumer son corps parce que c'est naturel, faire parti de tous ces gens c'est pour moi aussi plaisant que ceux qui baisent encore ensemble, maris et femmes, alors qu'ils ne s'aiment plus. ça me donne envie de vomir. Je pense à tout ces gens qui vendent le sexe comme un exutoire, un passeport pour la normalité. Les docteurs, les porno stars,  la pub, les peoples, les infos presque. Raz le bol de ce bien-être sensuel bien-pensant et préconçu. J'ai l'impression qu'on à justifié le sexe pour éviter de se justifier d'être avec quelqu'un. Je suis humain parce que je tire un coup, parce que je suis en couple. Moi, me tirer sur la tige, je n'aime plus ça, mais je le fais parce que j'arrive plus à aimer. Ce n'est plus mon cœur qui irrigue ma bite. Ya plus grand chose d'ailleurs qui l'irrigue. Un symbole sexuel devenu simplement un déversoir aux déchets de mon corps. Le moteur de mon érotisme réduit à être un vide ordure, elle ne me sert quasiment plus qu'a pisser. Je ne veux plus être de ce phénomène de masse ou tous ces gens, seuls ou à plusieurs, envisagent le cul comme une forme de socialisation. Qui se rassurent parce qu'ils sont avec quelqu'un. Un besoin tordu d'être bien. Moi, je suis célibataire, mais pas parce que je l'ai choisis, ni parce que j'ai besoin d'encore un peu de temps. Je ne vous sortirais pas le couplet de la vie maitrisée et parfaite ainsi. Non. J'ai juste pas envie de me mettre avec quelqu'un que j'aimerais simplement « bien ». Il me faut plus que ça. Plus que des « raisons » pour me mettre en couple. J'ai repoussé mon seuil de tolérance.

Mais dites-moi depuis quand s'envoyer en l'air est la preuve que la vie vaut d'être vécue. Plus rien à foutre. J'ai plus envie de baiser. Et je ne craque pas. Face à tout ça, je ne me force plus pour résister. Je n'ai juste plus envie. J'ai repoussé plus loin mon niveau de tolérance. Plus envie de participer à ce mode de penser.

Je suis le dernier Panda. Celui qui refuse de baiser pour participer à sauver son espèce.


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28 avril 2008

5.2/ intermed lucide

             Faut arrêter de perdre son temps à laisser partir les occasions, à ne pas avancer, à ne pas saisir l’instant. Tout s’échappe, tout fuit si on ne prend pas le temps de s’y intéresser. Comme une magnifique journée qu’on passe a dormir. On perd notre temps avec ce qu’on croit nécessaire. Un beau jour, ça s’arrêtera, tout ça. Alors faut y aller a fond. Un beau jour, ça s’arrêtera. Ce sera forcement une beau jour ce jour là.

 

             Moi, j’ai bousillé ma vie avec des petites conneries. Je l’ai construite aussi avec d’autres petites conneries. Des petits riens qui vous tuent ou qui vous hissent. Une sommes d’actes incalculables faits de petits riens. Des idées, des mots, ou des gestes. Juste des gestes, faits comme ça, dans le vide. Bon ou mauvais, qu’importe. Au fond, ya pas de méfaits, ya que des faits. Juste des gestes. La vérité c'est qu'on construit sa vie avec des petites conneries. On finit par en devenir une soi-même. Bien où mal, on s’en fout. Nier ses agissements, c’est nier ce qu’on est. On est tous la somme des gestes que l’on a fait, la somme des pensées et des mots qu’on a eus depuis notre naissance. On n’est pas des stars du rock ou de cinéma. On est pas médecins bénévole en Afrique, on est pas pénitent a vie pour le bonheur des autres. On est justes les petites conneries qu’on fait. Bien ou mal, on s’en fout, on à pas de camp attitré à la naissance. Bien et mal à la fois, c’est la seule réponse. Autant de bons points et d’images dans sa trousse que de punitions et d’heures de colles. Tous au même niveau, celui de l’imperfection. Loin de pouvoir réellement s’élever au dessus des autres. On en est tous au même point. Tous médiocre. Et on ne fait rien que des conneries.

25 avril 2008

5/ DAA

           7h33.

           Heure exacte en direct.

           Virgin 17.

Toujours des clips. Une connasse qui bouge son cul devant un piano. Trop de sensualité. Trop d'envie de séduire.

Je ne suis pas la cible.

Anciennement Europe2 TV. Pourquoi changer de nom alors que rien ne change sur l'antenne. Bandeaux pré-enregistrés. Nom de l'artiste. Nom de la chanson. Je ne m'en souviendrais jamais.

          9H35.

Clip suivant. Nouveau bandeau. Encore une connasse de la star'ac qui bouge son cul dans le désert sur une chanson de comédie musicale. Trop de sexualité affiché. Plus d'érotisme que dans les émissions appropriées du soir.

Je ne suis pas la cible.

Chanson à la con. Public adolescent ciblé. Future carton prévisible. Des centaines de milliers de singles en téléchargements illégaux. La rançon du succès.

C'est pas la musique qui est en crise, c'est juste la vente de disque.

Restez avec nous car tout de suite après, le télé-achat.

Réflection faite sur l'artiste taille 36 qui chante de la merde, la musique est en crise. D'adolescence. Et depuis pas mal de temps.

           W9.

           Télé-achat.

Un kit pour moteur essence ou diesel qui décrasse et qui ravive les performances pour seulement 89 euros avec report de payement et/ou facilitées grâce à la carte fidélité, et pour ceux qui appellent dans les 3 minutes, un deuxième kit pour 1 euro de plus.

Je ne suis pas la cible.

Bulle de BD explosive clignotante avec le prix original barré en rouge. Formaté.

          10H40.

Les prix barrés sont toujours en rouge. Symbole de négation.

           Heure exacte.

D'opposition. Diable!!! Le bon prix, celui qu'il est bon de payer pour un produit d'une telle qualité est écrit en blanc sur fond bleu la plupart du temps. Mélange très clair. Un petit clin d'oeil au ciel. Dieu veille sur vous et sur votre portefeuille et vous dit de ne pas payer plus au risque de rencontrer Satan. Manipulation.

            NT1.

            Télé-achat.

            NRJ12.

            Télé-achat aussi.

Tout de suite après, un nouvel épisode de votre série favorite.

           BFM TV.

           I TELE.

           LCP.

Heure exacte à la seconde prés depuis une horloge atomique informatisée. Nous sommes sur des chaînes sérieuses. Les cours de la bourse en temps réel. Les dépêches de l'AFP en temps réel. L'heure et les réactions du public en temps réel. Au plus prés de l'authenticité. Attention, à tout moment ce journal peut s'arrêter pour vous informer qu'il est une minute de plus à notre horloge atomique. Tous abreuvés à la même source. Multi diffusion en parfaite synchronisation.

            11H32.

            11H32.

            11H32.

Je ne suis pas la cible.

             NRJ12.

Anciennes séries remises à la mode. « Shérif fait moi peur ». « Cosmos 1999 ». « L'incroyable Hulk ».

             W9.

« Buffy contre les vampires ». « Highlander ». « Charmed ». Culture des gloires du passé. Programmes fait pour tenter d'accrocher les trentenaires passéiste et revival.

Je suis la cible.

Rien ne se perd, rien ne se crée... Tout s'use jusqu'à la trame.

             12H12.

Juste après la pause, la suite de votre émission de télé réalité.

Même « Mission Impossible 20 ans après ». Rediffusion d'une série elle-même remake d'une série des années 70.

              W9.

"Miss Swan" et la beauté intérieur est bien plus visible et naturelle après un lifting, un pilling, une reconstruction mammaire, une abdoplastie, une chirurgie dentaire complète et un coach d'entraînement quotidien.

              NRJ12.

              13H54.

              Heure exacte.

"The beauty and the Geek" et en faite nous sommes tous magnifique intérieurement, la beauté extérieur n'exprime pas toujours cette beauté intérieur. la guerre c'est mal. la paix c'est bien.

              15H17.

Je ne suis pas la cible.

"Flavour of love" et je sais tout ce que peut penser une femme noire de moins de 35 ans qui se fait draguer avec une vingtaine de ses congénères par un rappeur moche, déglingué, sans aucun goût ni raffinement, et tentant un come-back. Programmes au rabais.

Je ne suis pas la cible.

               16H02.

               Heure exacte.

"Age of love" et je me prend à aimer les vielles peaux refaites de 40 ans qui tombent en pamoîse comme des pucelles devant un tennisman beau comme un dieu qui va toutes les jeter une par une pour choisir une gamine à la vingtaine. L'amour à ses raisons que partage la télé réalité à tous ses téléspectateurs.

              17H30.

              Heure exacte.

La TNT n'atomise les neurones. Entreprise de monopole du divertissement.

Je ne suis pas la cible.

Entre deux infos de guerres imminentes et d'une baisse encore conséquente du pouvoir d'achat, si nous regardions un programme divertissant?!? Veuillez regarder, pour un maximum de plaisir, sans votre appendice cérébrale. Faites de la place. Vendez-le. On ne regardera plus jamais la télé comme je l'ai vu enfant! À chaque génération son choix de chaîne de plus en plus important. Plus jamais de films rares programmés tard dans le cinéma de minuits. Plus de rétrospectives spéciales nanars. NRJ12, TMC et NT1 ont fait des nanars leur fond de commerce.

            18H52.

Là ou j'ai attendu des années pour revoir une série Z signée Roger Corman, ma fille pourra se faire la collection complète en deux semaines. Là ou l'objet était culte parce que rare, Il redevient banal. On ne pourra plus le voir autrement que minable. Un coquillage fossilisé face à un squelette entier de dinosaure. Entreprise d'abrutissement de la population à l'echelle nationale.

Je ne suis pas la cible, je suis une victime collatérale.

            22H23.

            Heure exacte.

            En direct.

            Clip Coup de coeur.

            Clip de la semaine.

Multiplication des sources d'informations simultanées. SMS en direct. Dépêches d'informations en direct. Température de toutes les villes de France en direct. Sur-abreuvé en multi-sources. Attention dissipée. Dispersée. Impossible de se focaliser. Impossible d'analyser une seule information à la fois. Le cerveau déconnecté. Déficite Aigu de l'attention. Impossible de se concentrer. De savoir ce qu'on en pense. Trop peu de temps pour se faire sa propre opinion. Trop peu de temps pour être mature de ses choix. Trop peu de temps pour savoir ce qui compte vraiment. Pas le temps de devenir adulte. Constamment infantilisé. Plus de libre arbitre. Forcé de se rallier à l'opinion général. Opinion publique. Pensée unique. Le peuple d'une seule voix, d'un seul combat, d'un seul avis.

             Virgin 17.

             Clip de la semaine.

Une énième connasse qui bouge son cul sur une musique de merde. Tube de boite de nuit. Public adolescent ciblé.

Je ne serais pas la cible, même si j'avais 14 ans.

            02H54.

            Heure exacte.

            SMS en direct.

Le peuple réagit en live. Le pouls de la population directement au stéthoscope. « Jkiff Rhiana. Sivou pouvai pa-C Shut up and drive. Marci  kikoo! ». Le peuple à parlé, un megaphone 3G SFR forfait SMS illimité dans la main. Illusion de la liberté d'éxpréssion.

            03H37.

            Heure en directe.

            Message en direct.

            Volonté du peuple en direct.

Je ne suis pas la cible.

            Sms en direct.

            Sms en direct.

« Je pass un kikou à toute la class de 2nde B du lycée Louis Blériot lol ».

Je ne suis pas la cible.

« Jvoulé dir a mon om ke jel'aim. Jte kiff d'amour mon pouss'1 ».

Mon dieu, faites que je ne soit pas la cible!

Je ne le supporterai pas. Merci à moi-même d'être seul...

...


J'aurais pas supporté qu'une pauvre fille pareil m'attende.

j'aurais pas supporté.

J'y ai cru pendant 10 secondes.

J'ai eu si mal pendant 10 secondes.

Si une fille sur terre devait penser un truc pareil de moi, et qu'il fallait qu'elle l'annonce par sms à la télévision, je ne supporterais pas que ce soit par ces mots là.

Putain, heureusement, j'ai personne à larguer après avoir lu ce message.

Ho putain!

La télé diffuse encore ses merdes mais je m'en fout.

Je me sent entier.

Parfaitement sain et complet.

Sur de moi et de mes choix.

...

Pourtant, pendant 10 secondes, je ne me suis pas senti seul! Parce que pendant 10 secondes, j'ai pensé que quelqu'un pensait à moi.

7 avril 2008

4/ "Faire du funk" Pour les nuls! Avec une préface de James Brown

Le disco, c'est revival. Le funk, c'est vintage.

C'est une de ces idées qui gèrment et qui éclosent dans plusieurs têtes au même moment et à différents endroits. On à qu'a dire que c'était dans l'aire du temps. Des musiciens de tous les coins du monde qui ont eu cette révélation. Ils ont eu l'idée et l'envie de changer le monde avec la musique.

Le disco, c'est toute une époque. Le funk, c'est tout un état d'ésprit.

C'étais pas un courant musical, juste une inspiration. Pas un genre à part entière, juste un soupson de quelque chose. Une pincée de sel. Un gout sucré/salé dans une recette déja connue. Une guitare rythmique trop présente dans un morceau de Jazz, Tcheukeutcheukeutcheuk! Une basse slappé dans un morceau de blues, Baouwchicabawwaouw. Des orguent synthétiques dans un morceau de rock. Duuduud toudiidoudid! Le truc, c'étais la rythmique. Même les cuivres sont devenus funky, moins mélodique, ils ont joués juste des riffs, des petits phrasés de notes très incisives, très instinctives. Tsiiiiiinn walinwalimp! Vous mettez du blanc, ou du noir, dans un vert, juste un peu, vous avez toujours un vert. Il est simplement different. Il est plus sombre ou plus clair mais il n'est plus comme avant.

Le disco, ça revient regulièrement à la mode. Le funk ne s'est jamais démodé.

Et c'est James Brown qu'a tout foutu par terre. Outre le fait qu'il soit considéré comme le père du Funk par beaucoup, et qu'il ait été un artiste génial, il est l'inventeur officiel du P-Funk. Le pure funk. On dit que c'est lui, le premier qui à demandé à tout ses musiciens de jouer la rythmique. Tous, sans exceptions.

Le disco sent le parfum de soirée, le shampooing leger et l'after-shave de qualité. Le funk sent le chaud du corp, le musk ambré et le sexe intense.

Mais le funk n'a jamais fais que glisser, au final. Tous ceux qui ont fait le funk venaient de styles musicaux divers. Le Jazz, le Rock, le Rythm and Blues, le Blues pour ne citer que les principaux. La musique, historiquement, à toujours évolué de manière linéaire. Elle n'a jamais été qu'une succéssion de métissages entre 2 styles musicaux à la fois. Une évolution classique, pourait-on dire. Très papa-maman. Une création du missionnaire. Dans cet ordre d'idée, le Funk à été plus qu'un métissage. Il semble etre le fruit d'une fornication intensse entre tous les styles de musique de l'époque. Une partouze de musiciens n'aurait rien donné de mieux. Le résultat c'est un enfant illégitime que chaques parent voulait s'accaparer.

Le disco, c'est une chemise en satin col pelle à tarte, une paire de plateforme shoes à paillettes, un pantalon moulant pattes d'ef taille haute. Le funk, c'est juste avoir la classe.

Au final, le P-funk n'a toujours été qu'une niche. Un regroupement minoritaire. Le ton et l'ésprit de ce mouvement engendré par la rencontre de tous ces styles musicaux est repartis dans chacun de ses courants parents. Personnes n'à décidé d'élever l'enfant pour qu'il prenne son envole et trace sa propre route. Il restera toujours un peu chez ses différents géniteurs.

Le funk me fait mal au crane tellement j'en abuse mais le disco me donne mal au coeur.

Malheureusement, le mal était fait. Tout les arrangements spécifiques, les riffs, tout le concept avais été formaté dans le P-funk. A cause James Brown, le disco est né. Parce qu'il avait donné un cadre à respecter, des normes, un style. Là ou des muiciens s'étaient réunis, animés par leurs émotions, par l'envie de partager ce plaisir nouveau, lui à participé à canaliser le plaisir, à le réduir à une check-list.

Le disco, c'est le samedi soir en boite de nuit. Le funk, c'est toute la semaine. Dans l'autoradio en allant bosser, dans l'Ipod pendant la séance de sport ou sous la douche, la petite musique qu'on fredonne.

C'étais l'époque des clubs de danses et des débuts des sons synthétiques, des premières boites à rythmes. Le disco est la première musique moderne créée uniquement pour les clubs. Avant, on créait la musique pour des disques, de la tourné, de la scène ou pour la radio. Les producteurs ont compris le filon, et ils ont appliqué la méthode "James Brown".

Le disco, ça se danse. Le funk, ça se vie.

La rythmique, les riffs, le ton, le groove et les fringues, tout à été pillé aux vrais artistes de funk. Ils leur ont tout pris et ils ont tout édulcoré. Tout préparé pour les scènes de nightclub et le grand public. Il ont rendu cette culture attrayante. Plutot qu'elle ait une évolution propre à elle, Ils ont fait évoluer cette musique en fonction des envies du public. Plus de paillettes pour que ça se voit dans la nuit. Des rythmes plus fort pour que les gens bougent. Le sucré/salé du début s'est transformé en bonbon acidulé. Un goût qui éccoeur. Le funk a maturé plusieurs années et à grandit progréssivement jusqu'à son apogé. Le disco n'a duré que 5 ans.

Le disco, c'est un morceau sur une compil oubliée dans vos cd. Le funk, c'est ce morceau sortit d'ue bande original ou illustrant une pub, que vous connaissez parfaitement, qui semble sortir du passé comme le trésor d'un souvenir enfoui, et que vous n'oublierez jamais.

19 mars 2008

3/ Un regret de plus

J'arrive à ne voir que tes yeux. Putain, je m'en veux. Pas de bowling, pas de soirée pour moi. Juste un dîner chez ma cousine à la place. Et quand je repense à tes yeux, à ton sourire, le sourire le plus honnête que j'ai jamais vu. J'arrive plus à me concentrer. J'aurais tellement aimé vous suivre, toi et les autres. Le lendemain, j'avais qu'une envie, passer la journée à coté de toi. Toute une journée à parler boulot à des collègues qui nous prennent pour des suppôts de Satan. On prend un concept de magasin qui fonctionne depuis plus de 50 ans, on le rend plus grand publique, moins élitiste, de fonctionnement plus léger, on crée une nouvelle franchise du groupe, et tout ceux qui décident d'intégrer ce nouvel el dorado sont considérés comme des traîtres. La mission du jour, un speed dating professionnel: tout le monde reçois un collègue à sa table pour lui parler de son expérience dans la nouvelle chaîne de magasin. Chaque département venu faire son VRP « bonnes intentions ». Et même le voyage en train. Comment j'ai fait pour le manquer. Putain de RER en retard. 3 heures de routes tout seul, si j'avais su à ce moment là que t'étais dans le train 30 minutes devant. À peine le temps de se croiser du regard au bar, à mon arrivé. Juste le temps de savoir que devant toi, devant tes yeux, je n'arrive pas à tenir. Toutes mes leçons de maîtrise de soi partent en une seconde. À peine le temps de boire un verre que je dois partir voir ma cousine, et toi, la soirée restaurant-bowling-amusement-hotel élaborée par la maison mère pour tous les invités en Avignon. Alors pouvoir passer la journée à coté de toi, ma table à coté de la tienne, mon rencart professionnel à coté du tient. Je n'ai plus que toi en tête. Même au retours. Visiblement vous étiez tous ensemble à l'aller, alors pourquoi tout le monde est éparpillé au retour? Entre ma place voiture 5 et la tienne voiture 8, il y à notre collègue du rayon disque voiture 6, mon ancien collègue devenu assistant responsable des produits techniques et ta collègue responsable livres en voiture 7. J’avais qu'une envie, te rejoindre. Je ne sais même pas pourquoi, mais pouvoir encore te faire rire, juste encore un peu. Ma valise dans une main, mon sac dans l'autre, tout le monde sort du train et on se retrouve sur le quai. On se dit au revoir et c'est le dernier moment ou je suis proche de toi. Je n’arrive simplement pas à te dire ce que je ressens. Ce qui n'est rien pourtant. Juste une attirance. Une simple envie d'être avec toi. J'aimerai que tu le comprennes sans que je te le dise. J'aimerai que toi aussi tu en aies envie. On se quitte tous après que toutes les cigarettes soient consumées. Toutes sauf la tienne. Tu es là, seule en train de tirer une dernière taf et je m'en rends compte quand je suis déjà dans l'escalier poussé par les voyageurs alors que tu écrases ton mégot consciencieusement avant de le jeter dans la poubelle. Je ment, y avait pas tant de monde que ça derrière moi. J'aurais pu revenir sur mes pas. J'aurais pu revenir et te demander d'aller boire un verre. Au moins te le demander. Pouvoir te voir encore sourire, sourire à ma gène. J'arrive pas à oublier ton sourire si honnête et tes yeux si profonds. Je n’arrive pas à sortir ça de ma tête depuis hier alors que j'ai ce 3ème chapitre à finir.

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29 janvier 2008

2/ La vérité, c’est que ce livre n’est pas en papier

-La vraie vérité, c’est ce que nous cherchons tous. Et pour l’atteindre, on ment, on vol et on tue.
-Et en vérité, on ne l’atteindra jamais, cette absolue vérité.
-La vérité, c’est que cette histoire n’a pas pour but de vous faire la morale.
-Ce n’est pas impossible que je vous dise ce qui est bien où mal, mais vous ne devez jamais vous laisser influencer, promettez le moi !
-La vérité aussi, c’est que je n’ai pas grand-chose d’intéressant à dire.
-Ce n’est pas très original une histoire qui commence par un homme largué, mais ya plus rien qui ne fasse vraiment original de nos jours.
-La vérité, c’est que j’ai encore un peu mal de tout ça.
-Ce n’est pas facile de tenir debout quand votre cœur se barre avec le fruit de vos entrailles, ça pique!
-La vérité, c’est que vous allez me servir de compagnons de chambre pour la fin de ma convalescence.
-Ce n’est pas très sain de tout garder pour soi.
-La vérité aussi, c’est que ça fait 3 ans que cette histoire me tourne la tête et ça m’a donné envie de vomir tout ça par écrit.
-Ce n’est pas très propre, mais je vous trie les morceaux, que ce soit plus digeste.
-La vérité, c’est que cette histoire n’est même pas encore finie.
-Ce n’est pas une histoire qui, débutant par une séparation, va forcement se terminer sur le début d’une nouvelle aventure amoureuse.
-Et en vérité, cette histoire tel qu’elle est écrite ne sera jamais figée.
-Ce n’est pas impossible que ce que vous venez de lire n’ait pas changé d’ici demain.
-Parce qu'en vérité, on ne peut pas me faire confiance.
-Ce n’est pas bon pour vous de croire tout ce que je vais écrire sur parole, je vous demande de me le promettre.
-La vérité, c’est que cette histoire s’est vraiment passée.
-Ce n’est pas pour mentir, c’est vrai, vous devez me faire confiance !
-La vérité, c’est que cette histoire, c’est juste la même que celle de tout le monde, celle de tous ceux qui n’en font pas des livres.
-Mais ce n’est pas parce que personne n’en parle qu’il ne faut rien écrire dessus.
-La vérité, c’est que ce livre n’est pas édité sur papier parce qu’une histoire pareille n’intéresse pas les éditeurs.
-Ce n’est pas pour éviter de couper des arbres que ce site existe.
-La vérité, en fait, c’est que j’ai due mériter ce qui m’est arrivé.
-Ce n’est pas possible de toute façon de savoir si je l’ai mérité ou pas, alors autant rester debout et avancer.
-La vérité, c’est que je m’en veux beaucoup de toutes ces conneries.
-Ce n’est pas pensable qu’un autre individu sur cette terre ait eu l’idée d’agir comme ça.
-Et pourtant, la vérité c’est que les comportements humains se listent par catégories dans des livres vendus partout.
-Ce n’est pas possible d’y échapper, on entre forcement dans une case.
-La vérité, c’est que vous me méprisez déjà.
-Ce n’est pas possible de l’éviter. Et pour le bon fonctionnement du plaisir de lecture du présent texte, il est indispensable que vous me méprisiez, c’est un ordre !
-La vérité, c’est que tout est toujours classifiable en deux grandes catégories.
-Ce n’est pas possible d’y échapper, tout n’est que binaire.
-La vérité, c’est que tant qu’on n’a pas fait la liste de tout ce qui fait les qualités et les défauts de sa propre personne, tant qu’on a pas mis noir sur blanc les éléments constitutifs de sa propre psychologie, on reste un étranger pour soi-même.
-Ce n’est pas un travail évident, ni rapide, mais il faudrait le faire, tous, chacun d’entre nous.
-La vérité, c’est que j’adore la musique.
-Mais ce n’est pas intéressant de le savoir immédiatement.
-La vérité, c’est que nous sommes tous certain que notre vérité est la seule de valable pour tout un chacun.
-Ce ne sera jamais un cadeau pour l’humanité que de lui imposer sa propre conception des choses.
-La vérité, c’est que j’ai cru que ma réalité était la seule bonne pour elle, et qu’elle devait l’accepter de grés ou de force.
-Ce n’est pas sans dommage de vouloir à tout prix le bonheur d’une personne, qu’elle le veuille ou non.
-La vérité, c’est qu’on peut aimer mal !
-Ce n’est pas facile à décrire, un sentiment qui a pourrit.
-La vérité, c’est que beaucoup de personnes me croient fou.
-Ce n’est pas impossible.
-La vérité aussi, c’est qu’après avoir subi beaucoup, on à facilement tendance à rendre tout ce qu’on à reçu.
-Ce n’est pas qu’on le choisisse, mais on réagit tous de la même façon.
-La vérité, c’est que les comportements humains se listent par catégories dans des livres vendus partout.
-Ce n’est pas impossible que vous ayez déjà lu ça.
-La vérité, c’est que ce texte, c’est moi, un point c’est tout.
-Ce n’est pas uniquement sur ma rupture, mais cet élément est le point de départ de tout ce qui m’était arrivé avant que je ne la rencontre.
-Et la vérité, c’est que je vais beaucoup parler de moi, en bien comme en mal.
-Ce n’est pas forcement de l’auto-flagélation que de dire de soit qu’on est une merde si à un moment de sa vie on a fait le con.
-La vérité, c’est que je suis devenu un homme à la minute ou elle m’a annoncé qu’elle partait.
-Ce n’est pas un peu long, 25 ans, pour devenir un adulte ?
-La vérité, c’est que j’écris ça pour ne pas pouvoir l’oublier.
-Ce n’est pas que par peur de l’oublie, mais comme ça, vous serrez plus nombreux à me rappeler ce que j’ai déjà fait si un jour je redéconne.
-Parce que la vérité, c’est qu’on peut toujours replonger dans ses travers.
-Ce n’est pas possible de chasser complètement le naturel. En revenant au galop, il vous saute à la gorge.
-La vérité, c’est que les comportements humains se listent par catégories dans des livres vendus partout.
-Et ce n’est pas nouveau en plus.
-En vérité, on ne peut pas me faire confiance.
-Ce n’est pas bon pour vous de croire tout ce que je vais écrire sur parole, vous ne devez jamais vous laisser influencer. Promettez !
-La vérité, c’est que j’aimerai que cette histoire serve d’exemple.
-Ce n’est pas pour moi, mais c’est pour ma mère, ça lui ferais tellement plaisir.
-En vérité, je vous le dis, si vous avez tenu jusqu’ici, ça tient du miracle, halleluya !!
-Ce n’est pas pour vous flatter, mais vous devez être magnifique, avec une belle âme, et vous brûlerez en enfer si vous ne suivez pas cette histoire jusqu’au bout en l’envoyant à toute votre famille immédiatement par mail et en dansant nus sous la lune!
-La vérité, c’est qu’on ne peut pas me faire confiance.
-Ce n’est pas pour moi mais pour vous que je m’inquiète!
-La vérité, c’est que je vais vous balader du début à la fin.
-Ce n’est pas la peine de résister.
-La vérité, c’est que vous n’aurez que mon son de cloche.
-Parce que ce n’est pas possible que vous puissiez avoir son point de vue de l’histoire, alors laissez tombez et croyez-moi.
-La vérité, c’est que vous ne comprenez pas ce que vous lisez !
-Ce n’est pas agréable de vous faire la morale, mais je vous rappelle vous avez promis trois fois !

14 janvier 2008

1/ Au début

Elle vient me réveiller. Enfin! Moi qui attendais ça depuis plus de sept mois. Depuis que j’avais décrété ce canapé comme mon coté de lit conjugal et ce salon comme ma partie de chambre commune. J’attendais ça depuis longtemps. Quelques minutes encore avant ce réveil, j’y pensais. J’espérais. Le fait qu’elle vienne me réveiller, pour moi, c’est plus qu’un simple geste, qu'une attention envers moi. En le faisant, elle s’engage. C’est ça que j’attends depuis si longtemps. Une manière de me dire qu’elle me suit, qu’elle me fait confiance. Elle semble enfin faire un pas vers moi. Elle ne l’avait jamais fait avant. Ses yeux ! Mon dieu, ses yeux ! Je ne les ai jamais vu aussi beaux. En les voyant, j’oublie instantanément tout ce qui nous a amené à cette situation. Mes conneries, les siennes. Les souvenirs des sept dernières années passées ensemble, tous mélangés. Ça doit ressembler à ça quand on meurt. Toute une part de votre vie qui vous défile dans la tête en un rien de temps. Des souvenirs qui passent comme des balles de mitraillettes, tous dans le désordre. Des bons et des mauvais, sans distinction, tous sont ramenés à valeur égale en cet instant. L’instant où j’ai mes yeux, toujours endormis, au fond de ses deux pupilles. Et j’attendais ça depuis vraiment trés longtemps. Depuis que j’ai quitté notre lit pour un clic-clac d’inspiration chinoise au rez-de-chaussée. Elle ne m’avait pas retenu. Et le lendemain, en me demandant pourquoi j’étais venu dormir ici, je lui ai répondu que je ne me sentais pas bien, sans jamais en dire plus. Quand on arrive à justifier le fait de quitter le lit, après avoir fait l’amour, pour dormir devant la télé, on peut tenir de décembre à juillet sans jamais préciser le fond de ses sentiments. Ce non-dit a tenu même aprés qu’elle se lasse de faire semblant de s’inquiéter. Elle trouvait toujours une bonne raison de ne pas trop s’en soucier. Elle ne semblait plus avoir envie de se battre pour moi. C’est ce que je pensais jusqu'à ce qu’elle vienne, là, tout prés. Qu’elle me touche du doigt. Qu’elle me sorte de ma léthargie. Qu’elle nous sorte de cette agonie naturelle, sans faille, indolore, que certaines personnes âgées subissent en partant dans leur sommeil. Quelque chose d’inexorable. Elle avait décidé de casser cette destinée en se présentant devant moi, comme ça, avec ces yeux là. Je ne peux que prendre ça pour une volonté de sa part de nous sauver. J’ai à nouveau envie d’y croire, comme j’y avais toujours crus, avant. Avant de perdre la foi. Je suis entré dans la vie de couple avec elle comme on entre en religion. J’avais pour elle, enfoui au fond de moi, une véritable profession de foi. Et elle est devenue ma madone, mon arche d’alliance. Tout le parcours initiatique d’un moine, allant même jusqu’au veux de chasteté. Mais ça, c’est l’évidence quand on vie à deux : on ne baise plus, sauf pour essayer que le père et le saint esprit fassent le fils. On ne touche plus au fruit défendu (Il fini par bien porter son nom) que pour faire venir le divin enfant. Amen ! Tout ça, elle ne le sait pas. Ma profession de foi, ma considération pour elle, je ne lui ais jamais dit, jamais montré. Il faut qu’elle le devine. Qu’elle le comprenne à demi-mot. L’aurait elle enfin compris ? Elle avait envie de venir vers moi. Elle, penchée sur moi, dans sa petite tenue de secrétaire comptable, elle viens, de sa main douce, réveiller le parjuré, celui qui avait fait vœux de rester prés d’elle coûte que coûte, le menteur isolé sur son radeau/futon, prostré comme un con, la tête dans les cousins. Elle devient soudain le pardon divin, et moi le péché d'orgueil. Et j’avais besoin de ça depuis longtemps, qu’elle descende sur moi pour me sauver. De voir ses yeux, de comprendre son geste, tout ce qu’elle vient de faire, tout ce qu’elle vient de me dire sans même ouvrir la bouche, juste du bout des doigts, je prend tout ça dans la gueule sans pouvoir répondre. Dans cette seconde, plus rien d’autre ne compte à mes yeux que le vestige de notre couple, tremblant, amoindri, mais encore à moitié debout à mon chevet. Mon envie de la quitter s’est envolée à ce moment là ; finalement, je ne me suis barré d’en haut uniquement que pour la faire chier ! Mon envie de la tromper, disparue ; je n’ai jamais pu coucher sans aimer, et je n’ai jamais aimé qu’elle. J’en ai mal au ventre tellement j’ai du bien au fond de moi. Ce réveil, j’ai du le rêver des centaines de fois. Des milliers de fois. J’ai due l’attendre depuis bien avant tout ça. J’en rêvais bien avant que je ne quitte la chambre, donc plus de sept mois. Bien avant qu’on ne vienne dans cet appartement, donc plus de deux ans. Bien avant que l’on ait notre fille, donc plus de trois ans. Bien avant que l’on n’emménage au sous-sol de chez mes parents, donc plus de cinq ans… C’était la seule chose que j’attendais d’elle. Ce message par les gestes. Cette attention particulière. Avec ses grands yeux verts, ou marron, ça dépend de la météo, elle me sourit timidement. Je la vois et je sais que je l’aime, malgré tout ce qui a pu nous déchirer. Elle ouvre la bouche pour me parle doucement. J’aurais tué pour l’entendre à nouveau me parler avec autant de douceur. A chaque fois qu’elle me parle comme ça, je l’écoute. Je ne peux rien faire d’autre. Ce ton là, la mélodie que sa voix prend quand elle me parle comme ça, je sais que ce n’est destiné qu’à moi et à personne d'autre. Elle me parle et me dit qu’elle s’est enfin décidée à me quitter.

Ça, c’était il y a trois ans.

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